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Offrir des fleurs, c’est polluer ?

Ou comment le marché des fleurs et de l’horticulture reflète une industrie polluante et consommatrice.

S’il est facile aujourd’hui de savoir que les transports et le plastique polluent, certains objets du quotidien peuvent encore nous surprendre. C’est le cas des fleurs, souvent offertes en bouquet pour chaque évènement. Leur commercialisation rime avec pollution. Pourtant, leur impact n’est pas encore connu de tous.

Pourquoi offre-t-on des fleurs ?

Fête des mères, anniversaires, enterrements, Saint-Valentin, enterrements… Autant d’évènements s’accompagnant souvent d’un bouquet. Parfois même cadeau à part entière, les fleurs rythment les grands moments de la vie.

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Mais, d’où vient ce geste ? On offrait des fleurs à la Préhistoire pour leur vertu médicinale. C’est aussi une tradition antique. On coupait des fleurs en signe de reconnaissance pour la déesse Flora. Ce fut aussi pensé comme un moyen de se témoigner de l’affection en public, de façon discrète. Puis vint l’étude du langage des plantes, une occasion ou un évènement pour un type de fleurs.

C’est finalement un long parcours et de multiples traditions qui ont mené à cette habitude. Même si l’origine n’est pas certaine, la tradition est ancrée. On offre des fleurs pour chaque occasion et chaque occasion à sa fleur.

Une pratique très consommatrice

C’est un geste aussi apprécié qu’esthétique. Pourtant, le voyage que font les fleurs pour parvenir chez nos fleuristes préférés est lui loin d’être appréciable. Simplement pour l’exportation, les fleurs consomment et polluent en grande quantité. Selon le rapport sur l’horticulture ornementale de 2019-2020 réalisé par FranceAgriMer, la France importe 13 fois plus qu’elle n’exporte. Ce sont 913 millions d’euros partis dans l’importation d’horticulture en une année. Parmi ces importations, 63 % sont en provenance des Pays-Bas. Ce sont donc des quantités fulgurantes de rejets en dioxyde dont il est question pour alimenter ce marché.

Aujourd’hui, les importations mutent vers les Pays du Sud. Ce sont donc des trajets de plus en plus longs, en provenance de pays où les conditions de travail sont moins réglementées. Le bilan carbone est lourd. Ces nouveaux flux commerciaux varient selon les périodes d’offres de fleurs des pays qui les reçoivent. Les travailleurs ne sont embauchés qu’en fonction de ces périodes.

Pour autant, le transport n’est pas la seule source consommatrice et polluante de cette production. Tout dans la chaîne de production contribue à cet impact carbone :

  • La culture sous serre consomme également beaucoup d’énergie.
  • Chaque plante nécessite plusieurs litres, voire dizaines de litres pour pousser.
  • Les faire pousser rime avec engrais et pesticides.
  • La biodiversité souffre des produits chimiques irriguant les cultures.
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Quels choix faire pour y remédier

Ce constat n’implique pas forcément de stopper net l’achat de bouquets ou de plantes. Il faut apprendre à consommer autrement et choisir ses fleuristes/commerces. Cela nécessite de s’informer sur les fleuristes et la provenance des plantes. Le mieux est de choisir des fleurs de saison, cultivées en France ou dont le transport ne présente pas d’empreinte carbone trop élevée. Certains fleuristes proposent justement des plantes de saison, dont la culture ne nécessite pas ou peu de serres, peu de pesticides, adaptée au territoire.

Offrir des fleurs peut aussi se faire autrement. Plusieurs initiatives sont possibles : offrir des fleurs en papier, en dessin, en origami par exemple dans des journaux ou du papier recyclé.

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Il n’y a plus qu’à être créatif et conscient de ses choix

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