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Art et culture

La production de livres pollue-t-elle ?

La réponse n’est pas si évidente…

Le livre : perçu par certains comme un amoncellement de feuilles, perçu par d’autres comme une véritable concentration de connaissances et une possibilité d’évasion du quotidien. Mais dans les deux cas, la même question : est-ce que la production de livres pollue ?

La réponse semble couler de source lorsque l’on imprime chaque année plus de 700 000 ouvrages que l’on transporte et que l’on redistribue ensuite partout en France : oui, la production de livres pollue.

Mais par quels effets et dans quelle mesure ?

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Selon le cabinet de recherches et d’étude Carbone 4, produire un livre équivaut à 1,3 kilogramme de CO2.

Plus en détail, dans un livre, c’est 71 % de pollution liée à la fabrication, 17 % à la distribution, 10 % à la conception du livre, 2 % à sa diffusion.

Mais bonne nouvelle, de plus en plus de mesures sont prises par les éditeurs (parfois sous contraintes, parfois non) pour diminuer leur impact environnemental. Les éditeurs ont en effet une grande influence sur celui-ci, parce que ce sont eux-mêmes qui choisissent leur papier, recyclé ou non.

Les imprimeurs ont aussi leur rôle à jouer. Ils sont soumis à la charte Imprim’Vert, lancée en 1998, mais assez peu mise en application jusqu’aujourd’hui. C’est une charte provenant d’une institution privée. Celle-ci impose quatre principaux critères lors de la phase d’impression :

  • la bonne gestion des déchets dangereux,
  • la sécurisation des stockages de liquides dangereux,
  • la non-utilisation de produits toxiques,
  • la sensibilisation au public.

En effet, nous sommes relativement peu informés sur le sujet, mais l’industrie du livre pollue. Tout d’abord, cette industrie utilise énormément d’eau pour créer de la pâte à papier ; c’est l’une des premières industries consommatrices d’eau. De plus, c’est une technique qui génère beaucoup de déchets, la plupart du temps très nocifs pour l’Homme et la planète. L’encre contient effectivement des produits tels que des métaux lourds, de l’huile, du pétrole, du plastique… Enfin, l’emballage et le transport de ces livres représente aussi sa part quant au dérèglement climatique.

Quelles solutions ?

Pour que l’industrie du livre pollue moins, il faut laisser un nouveau chapitre, plus écoresponsable, s’écrire… Pour y parvenir, plusieurs solutions s’offrent à nous.

Tout d’abord, le papier est une source de pollution : la majorité du papier de nos livres provient de pays étrangers, notamment le Brésil, qui pratique pour cela une monoculture de l’eucalyptus créant un appauvrissement des sols. Dans ces conditions, il devient nécessaire de se tourner vers du papier recyclé. Pourtant, de plus en plus utilisé pour les emballages, c’est une pratique moins courante pour les pages des livres. Il faut néanmoins noter que des efforts sont fournis par les imprimeurs pour obtenir des labels validant l’utilisation de forêts gérées durablement.

Concernant l’encre, il est possible d’utiliser des encres à base d’huile végétale, contenant moins de produits nocifs et dangereux. Mais dans ce cas, un nouveau problème se pose, puisque ces encres peuvent contenir de l’huile de palme ou des OGM.

En tant que consommateur, nous avons aussi le pouvoir de changer les choses, en privilégiant des livres d’occasion plutôt que des neufs. Cela ne change pas la lecture, mais a toutefois de grandes conséquences sur le coût d’achat du livre (en moyenne plus bas de 60 %) et sur l’impact environnemental. De nombreuses plateformes en ligne et magasins physiques proposent un large choix de livre d’occasion. À vous de jouer ! Vous pouvez d’ailleurs vous-même donner une seconde vie aux livres que vous avez lus.

Et le numérique dans tout ça ?

On pense souvent à tort que le numérique est la solution pour régler tous nos problèmes environnementaux. Cependant, ce n’est majoritairement pas le cas, du moins en grande partie.

À lire aussi : 3 astuces pour lutter contre la pollution numérique

En effet, une liseuse, comme tout objet électronique, contient du cuivre, de l’or, du coltan, de l’aluminium et des terres rares. Pour récupérer ces matériaux, il faut… Couper des arbres ! L’argument : “j’utilise une liseuse pour préserver la forêt” vacille…

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De plus, le stockage des données des livres peut également être polluant. Il est vrai que le stockage de données s’effectue dans des data centers, dont on doit équiper de climatiseurs pour éviter la surchauffe

Ainsi, une liseuse a un impact environnemental beaucoup plus important que le livre à cause des processus et des matériaux nécessaires à sa fabrication : environ 200 kg de CO2 pour une liseuse (selon le modèle) contre 1,3 kg pour un livre s’il ne sert qu’une fois. Mais ce constat est plus complexe puisqu’une liseuse permet de lire une infinité de livres, mais qu’elle a aussi un certain temps avant qu’elle ne soit obsolète. C’est donc un rapport difficile à établir entre le livre papier et la liseuse. Cela dépend en grande partie de l’utilisation et de la fréquence de lecture de chacun.

On espère en tout cas qu’une nouvelle page va s’ouvrir quant à une industrie du livre plus raisonnée et ayant moins d’impact environnemental.

Sources : actu-environnement.comyoumatter.worldgoodmorningoffice.frreporterre.net

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