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Art et culture

L’invisibilisation des femmes #2 partie 1 : L’art et la culture

On t’explique comment l’art et la culture contribuent encore actuellement à l’invisibilisation des femmes dans notre société !

Nous avons déjà eu l’occasion d’aborder la quasi-absence de femmes dans les programmes éducatifs et manuels scolaires. Ce phénomène patriarcal, nommé “invisibilisation des femmes”, ne fait pas exception dans les domaines de l’art et de la culture.

Que signifie l’« invisibilisation des femmes » ?

Dans une interview en novembre 2018, c’est la créatrice du podcast féministe La Poudre qui définit ce terme. Elle déclarait que “L’invisibilisation des femmes, c’est le fait que les vécus, les paroles, les pensées, le travail des femmes soient globalement occultés, « silenciés » dans l’espace public”.

Des siècles d’histoire de l’art se sont construits en gommant la participation des femmes, où les noms des cinéastes, peintres et compositrices restent inconnus au commun des mortels.

L’invisibilisation des femmes dans l’art et la culture fait référence à la manière dont les femmes ont été historiquement exclues ou marginalisées dans les domaines de la création artistique et culturelle.

Cette invisibilisation peut prendre de nombreuses formes. On peut noter l’exclusion des femmes des écoles d’art, la sous-représentation des femmes dans les expositions d’art et les festivals culturels, ou encore l’absence de femmes dans les collections d’art ou les archives culturelles.

Les conséquences de cette invisibilisation ont été néfastes pour les femmes artistes et culturelles, qui durent souvent faire face à des obstacles et des préjugés dans leur carrière. En outre, les récits et les représentations culturelles ont sous-représenté les femmes, contribuant ainsi à une vision limitée et stéréotypée de leur rôle dans la société.

Un constat sans appel

Les créatrices subissent les mêmes discriminations dans tous les arts. Contrairement aux hommes, elles sont moins programmées dans les festivals, moins rémunérées, moins aidées par les bourses et les subventions et moins honorées par des prix.

Les arts visuels

Les femmes artistes étaient exclues des commandes importantes et des expositions à forte visibilité. Elles étaient encouragées, jusqu’aux années 1950, à s’exprimer dans des genres mineurs, tels que la peinture de fleurs ou les portraits d’enfants. L’École des Beaux-Arts leur ouvre ses portes seulement en 1897. Cela démontre qu’elles n’ont eu accès à l’enseignement artistique que très tard.

Grâce aux travaux et aux mobilisations des différentes associations, on mesure mieux l’étendue de l’invisibilisation. Ainsi « la base de données Joconde », répertorie les œuvres de tous les musées présents dans l’Hexagone. Cette base de données permet également de comptabiliser les collections du Louvre (dont le spectre s’étend de l’Antiquité au milieu du XIXe siècle). Résultat : 42 peintures réalisées par 28 femmes, sur un total de 5 387 œuvres, soit 0,78 % du corpus. Ce chiffre représente bien l’écrasante surreprésentation masculine dans les musées, mais aussi la durable « invisibilisation » des œuvres créées par des femmes dans les collections.

L’industrie cinématographique

Le monde du cinéma ne fait malheureusement pas exception. En 2018, le Collectif 50/50 a publié une étude révélant que le Festival de Cannes n’a jamais sélectionné plus de 20 % de réalisatrices dans sa sélection officielle entre 1946 et 2017. Aussi, les femmes n’ont remporté que 7 % des grands prix.

Lors des nominations aux Oscars 2022, les hommes ont reçu environ trois fois plus de nominations que les femmes.

invisibilisation

En plus de la discrimination fondée sur le genre, les femmes font également face à une discrimination liée à l’âge. Au cours de l’année 2020, les producteurs de films français n’ont attribué que 9 % des rôles à des actrices de plus de 50 ans. Les limites de carrière sont souvent plus strictes pour les actrices que pour leurs homologues masculins. En effet, l’industrie cinématographique tolère moins le vieillissement chez les femmes. Au fur et à mesure que les femmes vieillissent, certaines opportunités disparaissent pour les femmes. Certains rôles peuvent être considérés comme moins adaptés ou moins attrayants pour elles.

Le fait que les modèles de femmes artistes pionnières ne soient pas suffisamment visibles contribue à un manque d’identification. Les fictions et les représentations stéréotypées du genre féminin ne correspondent plus à la réalité actuelle des femmes. En conséquence, cela crée un écart entre la réalité des femmes et leur représentation dans les médias. Cela peut être préjudiciable à leur développement personnel et à leur reconnaissance dans la société.

Le monde de la musique

L’industrie musicale participe également à l’occultation des femmes.

Héloïse Luzzati, violoncelliste formée au Conservatoire de Paris et fondatrice de l’association « Elles Creative Women », apporte un regard similaire quant au monde musical : seulement 1 % des œuvres jouées en salle sont des pièces de compositrices classiques.

L’invisibilisation des femmes se fait aussi ressentir lors des festivals estivaux. En effet, parmi les plus connus, on relève une quasi-absence d’artistes féminines. Par exemple, cet été, le festival « Solidays » compte 11 femmes pour 70 artistes. Les « Ardentes » en compte 10 pour 105 artistes tandis que les « Vieilles Charrues » dénombre 17 artistes féminines sur 72.

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Sources : onufemmes.fr | konbini.com | liberation.fr | audienslemedia.orgladepeche.fr

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