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À l’époque où la pomme de terre était illégale…

On en consomme 55 kg par an et par habitant. Ce tubercule venant d’Amérique latine fut pourtant interdit en France au XVIIIᵉ siècle. Impensable me direz-vous ?

Là où l’histoire débute

Des croyances ancestrales sont à l’origine de cette mésaventure. Il est vrai que la religion chrétienne est très présente au XVIIIᵉ siècle. Une majorité de la population considère la pomme de terre comme impure, car elle pousse sous terre.

Mais, quelle est la crainte de la population ? Des maladies comme la peste et la lèpre. Dans l’esprit commun, ce qui provient du sol est imprégné du diable. Ce tubercule devient dans la conscience collective le légume du diable.

La pomme de terre ne connaît pas un franc succès et se voit réduite à de la nourriture pour animaux. Les croyances maléfiques ainsi attribuées à ce tubercule lui valent d’être interdite. Sa consommation est bannie dans le nord de la France en 1748, et ce, jusqu’en 1772.

L’apparition d’un héros qui redora l’image du tubercule

pomme de terre

Antoine Parmentier est l’homme à l’origine de sa popularisation. Cette appellation vous rappelle sûrement quelque chose ? En effet, son nom est donné au hachis Parmentier.

C’est un pharmacien militaire né en 1737. Il part à l’armée durant la guerre de 7 ans (1756-1763) et se retrouve fait prisonnier en Prusse. Il expérimente ce tubercule en prison. Effectivement, son repas de tous les jours n’est rien d’autre que de la bouillie de pomme de terre.

De retour en France, il démonte les mythes et légendes : la pomme de terre n’est pas dangereuse. Il se rend compte qu’elle est essentielle à la population française. Antoine Parmentier prend conscience que ce légume peut être une solution face à la famine dont souffre la France à cette époque. Il en conclut que la pomme de terre pourrait servir de nourriture de guerre grâce à sa nature consistante.

L’ancien prisonnier décide en 1771 de participer au concours de L’Académie de Besançon. Le but ? Trouver la meilleure solution alimentaire en Franche-Comté pour lutter contre la sous-alimentation. Il y propose la pomme de terre et remporte la première place. Cependant, la population reste toujours réticente.

Une aide précieuse

Pour consolider ses propos, il a besoin de l’appui royal. Il demande de l’aide à Louis XVI et sa requête est acceptée. Le roi est convaincu de la nécessité de la pomme de terre dans son alimentation. Avec l’approbation de Louis XVI, il obtient des terres en 1786 et se met ainsi à cultiver ce tubercule.

Malgré l’adhésion du roi, la pomme de terre est toujours considérée comme une bête noire. Il décide de mettre en œuvre un stratagème : ces champs sont volontairement laissés sans surveillance. Il souhaite que le peuple lui vole ses plantations pour l’introniser partout dans le royaume de France. C’est une réussite.

La pomme de terre est désormais autorisée, cultivée et mangée. Et c’est en 1805, qu’Antoine Parmentier est désigné inspecteur général des services de santé par Napoléon Bonaparte.

Au niveau environnemental…

Petit point environnemental sur la pomme de terre : saviez-vous que la France en a produit, en 2021, 8 millions de tonnes ?

Pour produire 1 kg de pomme de terre, il faut 900 litres d’eau, pas si catastrophique, me direz-vous, quand on la compare à la consommation de bœuf (15 000 litres) ou de chocolat (17 100 litres). Néanmoins, choisir des aliments de saison en privilégiant un légume plutôt qu’un autre contribue à une meilleure conscience écologique. La consommation en eau d’une pomme de terre par exemple réduit l’accès à l’eau potable pour d’autres populations.

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