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Le sport, un moyen de sensibiliser les jeunes à l’écologie

Sport et écologie font-ils bon ménage ? Rencontre avec Theo Fleurance, responsable de l’association Football Écologie France à Lyon.

L’écologie dans le sport est loin d’être évident : entretien des terrains, lavage des maillots et renouvellement à chaque saison, emballages jetables lors des matchs, éclairages des stades… Ainsi, on le sait, le coût environnemental du sport de façon générale est élevé.

Le football, populaire, mais mauvais élève écologique

Et le sport le plus pratiqué en France est loin d’être un exemple.

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Région lyonnaise, les enfants finissent leur entraînement et c’est l’heure de la collation : bouteilles d’eau individuelles jetables, compotes en gourdes, jus de fruits en gourde d’aluminium jetable, gâteau industriel individuel… Pas très écologique le goûter. Heureusement, les bananes sont là. Même si leurs peaux ne seront pas compostées.

En effet, difficile de faire prendre conscience aux enfants de l’importance du bien manger, au sens propre (équilibre alimentaire) et figuré (manger de saison, local, privilégier les gourdes…) si les adultes ne sont pas irréprochables.

C’est suite à ce type de constat que Football Écologie France est né en 2019. L’association porte l’ambition de faire du football un acteur majeur de la transition écologique à travers tous ses acteurs. Partie de l’idée d’une grande démarche citoyenne, l’association dépose les statuts sur Lyon devant l’engouement généré par les amoureux du foot et de l’écologie.

En 2020, Football Écologie France crée son outil phare : la fresque écologique du football. Il s’agit donc d’un atelier ludique, pédagogique et collaboratif d’environ 2 h, destiné aux amoureux et aux acteurs du football (adultes comme enfants).

Ça consiste en quoi cette fresque ?

Elle consiste à élaborer une fresque à partir de cartes distribuées au fur et à mesure aux enfants, qui vont révéler progressivement la face cachée du football et mettre en lumière les liens entre football et écologie.

Orchestrés par un animateur, les enfants sont répartis en deux équipes qui vont s’affronter durant toute la durée de l’atelier, rythmé par des séquences de tirs au but, mercato, des cartons jaunes et rouges… Comme dans un vrai match de football !

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Après avoir identifié les éléments clés constituant le football puis les impacts environnementaux générés par ce sport, les participants échangent sur les solutions permettant de réduire concrètement ces impacts. Chacun est ensuite invité à prendre un engagement personnel. Cela permet ainsi de diminuer son empreinte écologique, à travers sa pratique du football ou dans sa vie quotidienne.

Rencontre

Nous avons rencontré Theo Fleurance.

Bonjour Theo, peux-tu te présenter ainsi que tes missions au sein de l’association ?

Je suis Theo, je suis responsable de l’antenne de Lyon. Je suis dans l’association depuis novembre 2020 et je suis chargé de développer l’association sur le territoire Auvergne Rhône-Alpes. Je m’occupe d’accompagner les clubs adhérents et de mettre en place les différents outils et de coordonner les 50 bénévoles. Aujourd’hui, je suis chargé du développement sur le quart sud-est de la France avec toujours principalement la région Auvergne Rhône-Alpes.

Qu’est-ce qui est à l’origine de la création de l’association ?

L’association est née de notre constat de l’absence d’actions de la fédération française de football, qui est en dehors du plan éducatif fédéral, ne mettait pas en place d’actions concrètes pour la transition écologique des clubs. Il y a certains sports collectifs comme le basket et le badminton qui étaient déjà bien impliqués dans le sujet. Le football est le sport le plus populaire en France, il était nécessaire d’agir.

Mais, Football Écologie France n’intervient-elle que dans les clubs de football ? Intervenez-vous sur le territoire national ?

Nous avons accompagné la fédération de rugby et celle de tennis à construire leur propre fresque écologique. Cependant, l’association n’intervient que dans les clubs de football, car c’est notre domaine d’expertise. Cela représente déjà un panel énorme, dans la mesure où il y a 15 000 clubs de football en France, 2 millions de licenciés, une communauté énorme, si on prend en compte les supporters, les joueurs sur FIFA, les parieurs, les bénévoles, etc.
Nous intervenons sur le territoire national. Nous avons une trentaine d’antennes qui se relaient pour intervenir dans les clubs et accompagner au mieux au quotidien.

Tu as animé beaucoup de sessions. As-tu en tête des réactions marquantes des jeunes suite à tes ateliers ?

J’ai animé effectivement plus d’une centaine d’ateliers, dont 60 % avec des adultes (dirigeants, etc.) car ce sont eux qui vont pouvoir activer les changements dans les clubs. En ce qui concerne les jeunes, nous commençons à partir de 10 ans. Ce que je retiens est que cette génération est tout à fait consciente des enjeux liés à la protection de l’environnement et globalement à l’écologie. On sent que c’est un sujet dont ils parlent à l’école, à la maison et entre eux. C’est très rassurant et positif. Les jeunes sont très réceptifs à la fresque écologique dans la mesure où nous faisons en sorte qu’elle soit la plus pédagogique est la plus dynamique possible.
Les jeunes font souvent la remarque que l’on devrait arrêter de jouer au football le soir et plutôt de jouer la journée. Cela peut sembler naïf, mais c’est une des remarques qui revient le plus souvent et finalement cette remarque a été reprise par le ministère des Sports l’an dernier à la même époque quand on se rendait compte que les prix électricité et le gaz énergie avaient complètement explosés.

Quelles sont vos ambitions à court ou moyen terme ?

Aujourd’hui, on va avoir quatre ans d’existence, dont environ deux ans et demi de très forte activité (ralentissement cause Covid). Nous avons 150 villes adhérentes aujourd’hui que l’on accompagne au quotidien. Notre principal objectif, désormais est d’avoir un modèle économique stable, et nous espérons à terme pouvoir proposer gratuitement avec l’accompagnement des villes, nos prestations dans les clubs.

Preuve de son succès, l’association a été lauréate de l’appel à projets Impact 2024. Cette dernière soutient les initiatives qui utilisent le sport comme un outil d’impact social, en vue des JO de Paris 2024.

Sources : football-ecology.org │ bing.com │ bepub.com