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Ils nous bassinent avec leurs bassines

Les mégabassines construites dans les Deux-Sèvres sont la source de nombreuses contestations…

Contexte

Alors que l’alerte rouge concernant le réchauffement climatique est déclenchée depuis un moment déjà, certains politiques sont encore à travailler sur des projets désastreux pour notre monde.

C’est le cas du projet de construction des bassines, appelées aussi « mégabassines » à Sainte Soline dans les Deux-Sèvres.

Une méga bassine, c’est comme une piscine géante destinée à concentrer des centaines de milliers de mètres cubes d’eau pompée directement depuis les nappes phréatiques.

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À quoi servira cette eau ?

La situation des nappes est de plus en plus fragile et la sécheresse de plus en plus alarmante et inquiétante. Construire des bassines en utilisant l’eau des nappes et en la remontant à la surface, où elle sera davantage sujette à l’évaporation, est une aberration écologique.

D’autant plus que cette eau ne sera pas destinée à approvisionner l’ensemble des agriculteurs de la région. Elle bénéficiera seulement à une petite quinzaine d’acteurs agro-industriels dont la production intensive ne correspond absolument pas aux besoins de sobriété actuels. Ils deviendront en effet propriétaires des bassines en finançant uniquement 30 % du projet. Les 70 % restants seront financés par l’état, et donc l’argent public.

La bêtise ne s’arrête pas là. L’eau de ces bassines servira principalement à la production du maïs, culture inadaptée à la région, et extrêmement demandeuse en eau. Peu consommé chez nous, le maïs, s’il n’est pas exporté, sert presque exclusivement à l’industrie et à l’alimentation du bétail. L’agriculture intensive est encore une fois favorisée malgré ses impacts négatifs sur la biodiversité et la qualité du sol.

Un projet qui suscite des réactions

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Une manifestation réunissant 4 000 personnes a ainsi eu lieu fin octobre à Sainte Soline. Elle avait pour but de dénoncer le projet et protéger les terres. En réponse, l’état a mobilisé 1700 forces de l’ordre : soit quasiment un gendarme pour deux manifestants ! Cela afin de défendre l’accès au chantier de construction des bassines et affirmer de ce fait son soutien au projet. L’usage de gaz lacrymogènes et de grenades de désencerclement par les gendarmes a provoqué une centaine de blessés. Cette violence est présente dans de nombreuses manifestations défendant une agriculture en harmonie avec la nature. Elle prouve une nouvelle fois la culpabilité de l’état dans la catastrophe écologique. Il empêche non seulement les citoyens résilients de s’adapter à l’urgence en changeant leur façon de vivre, mais impose également ces projets productivistes dévastateurs pour le climat.

Et le comble, c’est qu’au lendemain de cette mobilisation, la préfecture des Deux-Sèvres a annoncé de nouvelles restrictions d’eau sur le département. Tout cela en dénonçant la situation hydrologique très précaire des nappes et des cours d’eau après un été caniculaire.

Une incohérence écologique

Comment peut-elle, dans le même temps, participer à la construction de « méga » bassines pour le compte d’industriels « méga » énergivores ?

Comment ne pas se demander si leur véritable préoccupation n’est autre que de soutenir l’industrie au détriment de solutions locales et paysannes, de la protection du vivant, et dans ce cas de l’économie d’eau, qui devient rare.

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