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Vingt-quatre heures de la vie d’une femme ou la Passion Colorée

Découvrez un livre bouleversant sur la vie d’une femme.

Vingt-quatre heures de la vie d’une femme est l’un des romans emblématiques de la liste des publications de Stefan Zweig – auteur autrichien du XXe siècle.

vingt-quatre heures de la vie d'une femme

L’auteur relate une fresque sociale survenue au début de 1929, dans une pension hôtelière de la Riviera, superposant deux récits différents, ayant pour dénominateur commun : la passion. Pourquoi vingt-heures de la vie d’une femme ? Que s’est-il passé en vingt-quatre heures ? Entre jugements, critiques, culpabilité et conclusions hâtives, le narrateur tente d’élucider, avec délicatesse et objectivité, ce qui aurait pu motiver une femme à changer sa vie en seulement vingt-quatre heures. Passion de l’inconnu, passion du jeu et passion du cœur sont au centre de cet ouvrage, toujours actuel. Si vous ne l’avez pas encore lu, voici les bonnes raisons de vous y plonger.

Cinq bonnes raisons de lire Vingt-quatre heures de la vie d’une femme

Au sein d’une pension hôtelière bourgeoise attelée au grand Hôtel Palace éclate un scandale dans lequel se côtoient plusieurs pensionnaires d’horizons différents. À l’hôtel, un jeune Français bellâtre, intelligent, aux bonnes manières fait son entrée et s’attire la sympathie des pensionnaires et de tous les hôtes, particulièrement des dames. Parmi les dames, figure Mme Henriette, dont la beauté et le charme du nouvel arrivant ne laissent pas indifférente.

vingt-quatre heures de la vie d'une femme

1. La passion de l’inconnu

Mme Henriette, une trentenaire mariée, avec deux enfants, semble être une femme digne et avoir une vie paisible en famille. Elle passe trois heures maximum avec le lovelace et s’enfuit avec lui, seulement vingt-quatre heures après avoir fait sa connaissance ! Sa famille et les hôtes sont alors sous le choc.

2. Briser les codes d’une société conformiste, moralisatrice

Dans une société puritaine, où l’on est habitué à suivre certains codes et où les femmes incarnent la morale, l’acte posé par Mme Henriette suscite plusieurs critiques, jugements et contradictions entre les habitants. C’est ainsi que l’une des épouses d’un pensionnaire allemand déclare qu’il y aurait « des femmes dignes de ce nom et des natures de gourgandine ». Par conséquent, la conjointe adultère serait de celles-ci.

Zweig, libre d’esprit, est le seul à soutenir l’existence du coup de foudre et à défendre la trentenaire. Selon lui, elle aurait été honnête de suivre librement et passionnément son instinct plutôt que de tromper son époux effrontément, comme à l’accoutumée.

3. Deux femmes, deux époques différentes et les fantômes du passé

Alors que le narrateur est attaqué par tous les voisins qui condamnent la femme infidèle ; contre toute attente Mrs C…, une sexagénaire distinguée, témoin de la scène trouve un intérêt particulier à ses propos. Essayant de condamner Mme Henriette au début, la dame s’assure de la sincérité de l’auteur. Il affirme qu’une femme pouvait se précipiter soudainement dans une aventure, sans l’avoir expressément voulue même une heure auparavant, et qu’elle ne saurait être tenue pour responsable de tels actes.

Cette situation la conforte alors, car le scandale survenu à l’hôtel réveille en elle des fantômes du passé. Il y a plus de vingt ans, un court épisode a aussi bouleversé sa vie en l’espace de vingt-quatre heures. Se sentant encore coupable, elle saisit l’opportunité de se confier à Stefan pour se libérer, et aider le narrateur à comprendre que des faits inattendus peuvent surgir à tout moment et changer le cours habituel de la vie.

4. La passion du jeu et du cœur

Mrs C… raconte à son tour à l’auteur comment sa vie a connu un autre tournant en vingt-quatre heures. Âgée alors de soixante-sept ans, Mrs C… est une dame très distinguée, veuve et mère de deux jeunes hommes. Autrefois mariée, elle et son époux ont vécu de beaux moments à la hauteur de leur classe sociale. Ils vivaient à Londres, mais n’hésitaient pas à passer d’un hôtel à l’autre (Espagne, France, Italie). À quarante ans, elle devient veuve. Elle tente de garder la face pour le bonheur de leurs enfants. Pourtant, rien n’y fait. C’est ainsi que deux ans après, elle décide d’aller à Monte-Carlo, à la poursuite d’excitants extérieurs. Rappelons que Mrs C… avait perdu goût à la vie, plusieurs raisons l’incitèrent à porter son choix sur Monte-Carlo :

  • faire le tour des casinos ;
  • se sentir plus proche de son défunt mari alors, passionné des salles de jeux ;
  • vivre l’excitation des joueurs de casino pour occuper son esprit ; 
  • se remémorer le passé et analyser par elle-même la psychologie des joueurs de casino.

En effet, il y a une certaine spiritualité dans l’expression des mains des joueurs. Mrs C… l’a appris de son défunt mari. Si le jeu révèle l’homme, leurs mains le révèlent encore plus. Qu’elles fussent molles, rigides, serrées, détendues, la narratrice savait détecter un joueur perdant, gagnant, frustré, élégant, beau… Ce soir-là, un joueur particulier (vingt-quatre ans maximum) retint toute son attention : un addict au jeu, héritier de la noblesse polonaise, au bord du suicide pour avoir perdu toute sa fortune, et même sa dignité. La veuve s’embarque dans une mission presque impossible, de sauver cette âme que le jeu avait détruite.

5. Une renaissance, un désir inavoué

Mrs C… se retrouve coincée le temps d’une nuit dans un hôtel malpropre de Monte-Carlo avec l’inconnu pour :

  • s’abriter d’une pluie torrentielle ;
  • le sauver à tout prix ;
  • trouver une solution dès l’aube.

Au réveil, elle découvre un autre visage du jeune homme, qui lui raconte son histoire et lui témoigne sa reconnaissance de l’avoir sauvée, car elle lui offre de l’argent pour prendre un nouveau départ chez lui. Au fond, cette dernière aurait voulu qu’il la retînt, pour s’enfuir avec lui comme Mme Henriette, déshonorant son nom, sa famille et ses enfants. Ce n’est qu’à cet instant, c’est-à-dire vingt ans plus tard qu’elle s’avouait ce sentiment de déception d’autrefois.

Plus tard, elle surprend l’homme pour qui elle était prête à tout plaquer, au Casino et essaie de le sauver encore une fois. Hélas, il la traite comme une « prostituée » !

Ainsi, la dame anglaise rentre auprès de ses fils à Londres, où elle retrouve sa vie d’avant, taisant l’épisode de cette nuit jusqu’au scandale de la trentenaire.

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