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Les jeunes et le protoxyde d’azote

Le protoxyde d’azote, la nouvelle drogue des jeunes…

Gaz hilarant” ou encore “proto”, c’est la nouvelle mode chez les jeunes en ce moment. Accessible partout, pas cher… Comment faire de la prévention auprès des jeunes face aux dérives des cartouches destinées à un usage culinaire, le protoxyde d’azote ?

Août 2022, Seine-et-Marne. Un jeune homme de 22 ans et sa compagne inhalent le gaz de plusieurs cartouches de protoxyde d’azote. Ce gaz déclenche très vite les effets recherchés par le couple : rires, sensation d’ébriété, vertiges, sensation de planerLes effets disparaissent aussi vite qu’ils ne viennent. En moyenne trois minutes.

Ce qui pousse le couple à en consommer encore. Vers l’aube, sa compagne contacte les pompiers. Le jeune homme est en arrêt cardio-respiratoire. Il décède dans la foulée.

Qu’est-ce que le protoxyde d’azote ?

protoxyde d'azote

Le protoxyde d’azote est un gaz incolore et de saveur légèrement sucrée, utilisé notamment en milieu hospitalier en tant qu’analgésique.

Si l’usage dérivé est connu depuis longtemps, on constate depuis le début de la crise sanitaire une recrudescence des cas d’intoxication au protoxyde d’azote. Le plus inquiétant est surtout une explosion de l’usage par des adolescents de plus en plus jeunes, dont certains à partir de 10 ans.

Quels dangers ?

Les effets produits lors de l’inhalation du protoxyde sont dus au fait que le cerveau est privé d’oxygène et entraîne donc sensation d’ébriété, vertiges

Les dégâts sur le cerveau des jeunes, dont le développement cérébral est en pleine croissance, sont donc bien réels et dramatiques, davantage quand on sait que certains consommateurs réguliers peuvent inhaler jusqu’à 200 cartouches par jour.

Sur du moyen et long terme, les conséquences se valent aussi inquiétantes que pour n’importe quelle addiction à une substance : risques cardiovasculaires, problèmes neurologiques, risques accrus de développer des troubles psychotiques (schizophrénie ou idées délirantes), troubles anxieux et troubles dépressifs.

Comment faire de la prévention auprès des jeunes ?

Dans un premier temps, il ne faut pas sous-estimer le phénomène. Les vidéos de jeunes partageant leurs états sous influence sont légion, TikTok en tête. Un effet de contagion entre jeunes est ainsi bien présent et la prévention est en conséquence nécessaire, principalement dans les établissements scolaires, mais également dans toutes les structures accueillant des adolescents et jeunes adultes (clubs sportifs, MJC, lieux d’accueil de loisirs…).

Les professionnels en lien avec les jeunes doivent être informés des risques encourus et le fait que l’usage et la vente des cartouches de protoxyde d’azote sont interdites aux mineurs, que ce soit en commerces ou en ligne.

De nombreuses affiches sont disponibles en téléchargement pour un affichage en milieu scolaire.

Je connais un jeune qui consomme, que faire ?

La prévention ne suffit pas toujours, surtout si la pratique est installée chez le jeune. Ainsi, voici quelques conseils donnés par l’ARS pour engager à consommer de façon plus “responsable”.

  • Éviter de consommer debout, car la perte d’équilibre peut faire chuter.
  • Respirer de l’air entre les inhalations de gaz pour éviter l’asphyxie.
  • Ne jamais inhaler en sortie de détonateur, de cartouche ou de siphon, puisque c’est un gaz très froid qui peut provoquer des brûlures.
  • Ne pas multiplier les prises malgré l’effet fugace du produit.
  • Ne pas prendre le volant juste après la prise.
  • Le protoxyde d’azote est inflammable, il faut garder les cartouches éloignées de toute flamme.

Par ailleurs, si une dépendance est avérée et déjà en place, un accompagnement médical et psychothérapique sera indispensable.

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