Synopsis
Les combattantes est une série franco-belge sortie il y a quelques semaines. Elle met en avant les femmes dans la guerre, leur rôle clé pour continuer à faire tourner les usines, les foyers et l’armée. La minisérie Les combattantes traite du portrait de quatre femmes très différentes dont les chemins se croisent. Leur seul point commun : Saint Paulin. Elles sont toutes les quatre sur le front pendant la guerre, à la veille de l’invasion allemande. La mise en abyme de leur rôle avec un réalisme poignant rend un bel hommage à toutes les femmes de la guerre.
Focus sur les profils
Marguerite
Marguerite est une prostituée qui vient travailler sur le front, prétextant que Paris est désert et que le travail se trouve auprès des soldats. Elle vient en réalité se rapprocher de son fils, soldat sur le front qui ne connait pas encore son existence. Elle deviendra ambulancière afin d’être au plus près de son fils pendant les combats.
Caroline
Caroline est mariée à un ingénieur appelé au front comme tous les hommes. De leur amour imparfait est née Madeleine, une petite fille au caractère bien marqué. Vivant chez sa belle-mère, car sa propriété est désormais en territoire allemand, la guerre va révéler sa force mentale. Son mari va partir au front et y mourir seulement quelques jours après, de son côté, elle va transformer l’usine de camion et fabriquer des ambulances pour transporter les soldats blessés du front au couvent.
Suzanne
Suzanne est une infirmière pratiquant des avortements clandestins à la Salpêtrière. Après une opération qui tourne à la catastrophe, elle se voit obligée de fuir et arrive dans un couvent transformé en hôpital militaire. Sa conscience professionnelle la pousse à rester pour sauver des vies plutôt qu’à atteindre la frontière afin d’être en lieu sûr. Elle va soigner de nombreux soldats et tomber amoureuse du chirurgien en charge de la gestion de l’hôpital.
Agnès
Agnès, religieuse appelée Mère Agnès, elle s’occupe de la gestion du couvent et des religieuses. Son personnage va être confronté dans un premier temps à ses propres convictions en tombant amoureuse d’un soldat allemand soigné au couvent, elle va céder à la tentation de la chair. Agnès se retrouve également face aux violences sexuelles subies par ces sœurs venant du prêtre du couvent. Elles sont tellement violemment exposées à ces violences que l’une d’entre elles va se suicider. Nous assisterons au combat d’Agnès pour dénoncer ces violences auprès de l’Église.
En suivant ces quatre femmes, nous allons voir leur parcours tous plus honorables les uns que les autres. Elles seront d’ailleurs médaillées par le président en fonction, pour leurs actes héroïques à l’arrière. De nombreux sujets de société sont abordés tout au long de la minisérie comme la prostitution, la drogue, l’homosexualité, l’avortement, les violences sexistes et sexuelles ou encore la maternité.
Un thème révolutionnaire
Les combattantes porte sur un thème bien connu des réalisateurs : la guerre. L’angle novateur du réalisateur Alexandre Laurent, déconstruit les clichés féminins de l’arrière pour montrer la force de ces femmes. Marguerite, occupe la majeure partie de la série. Mettre une prostituée en avant en tant que personnage principal est une grande première. Outre la prostitution, de nombreux thèmes sociétaux de la série impliquent le personnage interprété par Audrey Fleurot. Après avoir abandonné son fils dans sa jeunesse, elle se bat pour lui quand la guerre frappe le pays. Elle est donc prostituée et fait également partie d’une relation lesbienne avec Caroline Dewitt. Elle est un personnage central grâce à son rôle à la fois populaire et influant auprès du général de l’armée. Les combattantes est une série novatrice, d’autant plus sur une chaîne nationale comme TF1 ou RTBF (pour la Belgique) qui chamboule nos attentes de ces chaînes traditionalistes.
Le réalisateur des combattantes aborde la question de la prostitution sous un nouvel angle. Il montre le bordel en pleine activité, avec les prostituées à l’action, le proxénète menaçant comme on pourrait l’imaginer, qui ne se préoccupe absolument pas de ses employées. L’exemple parfait pour illustrer son manque d’intérêt envers les “filles” est l’inspection sanitaire qui révèle la présence de la syphilis au sein du bordel. Il vire immédiatement toutes les filles concernées les laissant à la rue.
Des femmes courageuses
C’est là que Marguerite intervient, amie et même amante avec Caroline qui transforme son usine en production d’ambulance. Elle propose le poste d’ambulancière à toutes les filles qui se trouvent être sans emploi et sans logement. Marguerite va leur offrir un emploi et un toit en négociant avec le général. Elle fera partie des méritantes, médaillées pour leur courage au front. Marguerite se dévouera pour, elle aussi, être ambulancière au front dans l’objectif de sauver des vies et d’être proche de son fils. Elle occupera cette fonction en plus de son travail au bordel qu’elle conserve. Cette femme est emblématique : elle symbolise la force et les nombreux rôles que les femmes ont dû endosser durant la guerre pour subvenir à tous les besoins de la société.