Mars 2019, Lol, labrador mâle de couleur noire, fait ses premiers pas au tribunal judiciaire de Cahors, sous l’impulsion de Frédéric Almendros, procureur de la République du Lot, qui a pris inspiration sur nos confrères américains.
Le beau Lol a passé 22 mois à se former pour devenir « chien d’assistance judiciaire » auprès l’association française Handi Chiens. Cette association forme aussi des chiens d’assistance, d’éveil, ou d’aide à la détection de l’épilepsie. Puis, Lol a officié pendant deux ans d’expérimentation dans divers domaines aux tribunaux judiciaires de Cahors et d’Agen : auditions en gendarmerie et commissariat, expertises, confrontations, audiences correctionnelles, intervention en domiciles pour conflits conjugaux…
« En deux ans, Lol est intervenu au bénéfice d’une soixantaine de personnes, dont la fourchette d’âge est de 3 à 90 ans. »
Frédéric Almendros
Fort de ce succès, l’initiative a gagné le prix « coup de cœur 2019 » de l’association France Victimes.
Aujourd’hui, où en est-on ?
Ce mardi 20 décembre 2022, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti a finalement annoncé que le Ministère de la Justice et l’association Handi Chien vont signer prochainement une convention. Celle-ci précise que chaque tribunal sera équipé d’un chien d’assistance judiciaire.
Une avancée majeure pour un bénéfice réel. Le dernier procès en date sur lequel, Ouchi, labrador crème d’assistance judiciaire, était présent pour le procès de l’accident de bus scolaire de Millas. Les enfants témoignant ont pu être apaisés et rassurés lors de leurs témoignages par ce « doudou vivant ».
Quel est le but d’une convention entre le Ministère de la Justice et Handi Chiens ?
En effet, former un chien comme Lol, ou un de ses confrères, coûte 17 000 euros annuels lors de la première année (achat du chiot en élevage, frais vétérinaires, alimentation, familles d’accueils, etc). Cela revient ensuite de 5 000 à 7 000 euros les années qui suivent.
L’association souhaite, par cette action, assurer une visibilité plus large à ses actions. De plus, le Ministère de la Justice assure une partie des frais. Cette convention prendra acte pour une application en 2024.
Dans cette attente, l’association fonctionne via des dons privés et des mécénats d’entreprises principalement.
Quel type de chien pour ces missions ?
Les chiens sélectionnés par l’association sont à 95 % des labradors ou des golden retrievers. Cette catégorie de chien est aussi essentiellement utilisée pour accompagner les personnes malvoyantes ou aveugles.
« Ce sont des chiens avec une très bonne réputation, et on va aisément à leur contact. Il faut que le chien soit calme, qu’il ait un fort degré d’empathie et qu’il se mette facilement au contact de la personne. »
Florian Auffret, bénévole de l’association
Selon une étude Handi Chiens, 84 % des personnes bénéficiant d’un chien d’assistance se sentent « mieux dans leurs têtes » au quotidien.
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