Pratique très discutée depuis de nombreuses années, le suicide assisté est un sujet controversé. Il divise les opinions et suscite des débats passionnés. Aujourd’hui, le terme suicide assisté désigne l’acte par lequel une personne, qui souffre d’une maladie incurable ou de douleurs peu vivables, est aidée à mettre fin à ses jours. Bien souvent confondu avec l’euthanasie, le suicide assisté reste une pratique à part de cette dernière avec une différence majeure entre les deux.
Le suicide assisté et l’euthanasie : quelles différences ?
Lorsque l’on parle d’euthanasie, on implique un médecin ou une tierce personne qui administre un traitement dans le but de provoquer la mort d’une personne. Toutefois, lorsque l’on parle de suicide assisté, cela implique que le patient prend lui-même la décision de mettre fin à sa vie. Il reçoit ainsi l’aide nécessaire pour y parvenir. Cette aide peut prendre la forme d’une prescription et l’administration de médicaments ou de conseils pour utiliser des moyens non médicaux.
Aujourd’hui, le suicide assisté est actuellement légal dans plusieurs pays. Ces pays ont des lois spécifiques encadrant le suicide assisté, avec des conditions strictes pour justement permettre l’aide au suicide dans les meilleures conditions.
Les opinions partagées
Néanmoins, le suicide assisté reste un sujet très controversé, avec des opinions partagées. En effet, de nombreuses personnes y voient un moyen de soulager les souffrances d’une personne qui n’a plus d’espoir de guérison ou de soulagement de sa douleur. D’autres estiment que le suicide assisté va à l’encontre de la nature humaine, et donc d’une mort naturelle. Ils estiment que cette pratique va aussi à l’encontre de l’éthique médicale avec une utilisation à mauvais escient.
L’un des arguments le plus souvent avancé contre le suicide assisté est que cela peut ouvrir la voie à des abus. Des abus tels que l’utilisation du suicide assisté pour des personnes qui ne sont pas véritablement en fin de vie ou pour des personnes qui sont sous la pression de tiers pour mettre fin à leur vie. Des lois encadrent le suicide assisté. Dans les pays où il est légal, des mesures sont prises pour éviter ces abus. Cela consiste à veiller à ce que la décision de mettre fin à sa vie soit prise librement et en toute connaissance de cause par la personne concernée.
Il est également important de reconnaître que le suicide assisté n’est pas la seule option pour les personnes souffrant de maladies incurables ou de douleurs insupportables. Il existe des soins palliatifs. Ces soins visent à soulager la douleur et à améliorer la qualité de vie des patients en phase terminale. Les soins palliatifs peuvent inclure des traitements médicaux, ainsi que des soins psychologiques et spirituels pour aider les patients à faire face à leur situation.
Les pour et les contre du suicide assisté
Le débat sur le suicide assisté est complexe et il n’y a pas de réponse facile. Il est important de reconnaître les arguments des deux côtés. Il faut trouver un équilibre entre la protection de la dignité et des droits des patients ainsi que la prévention des abus. Dans tous les cas, il est essentiel de garantir que les patients disposent d’options de soins de qualité et de soutien pour faire face à leur situation, et ce, quel que soit leur choix final. On retrouve donc des arguments à la fois pour et contre cette pratique controversée. Voici un aperçu des principaux arguments de chaque côté que l’on retrouve au sein des débats.
Pour
- Le soulagement des souffrances du patient. L’un des principaux arguments en faveur du suicide assisté est qu’il permet de soulager les souffrances des personnes atteintes de maladies incurables ou de douleurs chroniques insupportables. Le suicide assisté leur offre une fin de vie plus paisible et plus digne, sans avoir à souffrir de manière prolongée.
- L’autonomie et la liberté. Les partisans du suicide assisté estiment que chaque individu a le droit de prendre ses propres décisions concernant sa vie et sa mort.
- Le soulagement des souffrances des proches. Les partisans du suicide assisté soutiennent également que cette pratique peut aider à éviter les souffrances prolongées des proches, qui peuvent être témoins de la souffrance et de la détresse d’un être cher.
Contre
- Les risques d’abus. L’un des principaux arguments contre le suicide assisté est que cela peut ouvrir la voie à des abus. Notamment la possibilité d’utiliser le suicide assisté pour des personnes qui ne sont pas véritablement en fin de vie ou qui sont sous pression de leur entourage pour mettre fin à leur vie.
- L’impact sur la relation médecin-patient. Le suicide assisté peut aussi avoir un impact sur la relation entre le médecin et son patient. Ce dernier peut se sentir poussé à demander l’aide du médecin pour mettre fin à sa vie, plutôt que de chercher d’autres options de soins palliatifs.
- Les risques éthiques. Le suicide assisté soulève également des questions éthiques et morales, spécifiquement la question de savoir si l’on peut réellement consentir à sa propre mort, ou si le suicide assisté envoie le mauvais message à la société sur la valeur de la vie humaine.
Actualité
Les partisans du suicide assisté soutiennent que cela permet de soulager les souffrances et de respecter l’autonomie du patient. Tandis que les opposants soulignent les risques d’abus et les questions éthiques soulevées par cette pratique.
Aujourd’hui, ce sujet houleux qu’est la fin de vie revient sur la scène de l’actualité 2023. En effet, c’est une pratique qui a pour objectif d’être développée en France de manière plus concrète dans le futur. Ce dimanche 2 avril 2023, la phase de délibération de la Convention citoyenne sur la fin de vie s’est achevée au Conseil Économique Social et Environnemental. Emmanuel Macron a lui-même fait savoir vouloir un projet de loi d’ici à la fin de l’été 2023. En effet, selon le Président, il y a “une exigence et une attente d’un modèle français de la fin de vie”. Il a signalé que la France y répondra de la meilleure des façons.