Un constat alarmant
Le 28 juillet 2022 rime avec jour du dépassement planétaire. Nous entrons dans le rouge plus de cinq mois avant la fin de l’année ! En bref, c’est la date marquant le jour où l’entièreté des ressources fournies par la planète pour un an ont été consommées. Ce constat témoigne d’une surconsommation, de pratiques globalement répandues, mais invivables sur le long terme. Chaque année, ce jour recule et reflète les limites que nous poussons à leur paroxysme. Malgré des mises en gardes récurrentes, des alertes scientifiques, des rapports du GIEC, l’information est partagée, mais les évolutions sont trop minces. Tout un processus de changement, de mutation doit être mis en place pour permettre un progrès dans la consommation et donc la pollution. Et ce rapidement ! Les modes de consommation doivent refléter un mode de vie plus responsable, renouvelable, solidaire.
C’est dans cette perspective, et fortes de ce constat, que des nouvelles formes de consommation apparaissent. Celles-ci sont conscientes des enjeux actuels et de l’urgence climatique. Éviter le gaspillage, recycler, consommer localement, utiliser des contenants réutilisables, choisir des moyens de transports sans émissions de CO2… Toutes ces façons de faire sont les maîtres mots de ces pratiques. Ainsi, des dynamiques comme celle de l’Économie Sociale et Solidaire permettent des modes de consommation qui s’inscrivent dans ces nouveaux modes de vie durables.
L’économie sociale et solidaire, qu’est-ce que c’est ?
Un peu d’Histoire ? À l’origine, l’ESS commence à se développer au XIXe siècle avec les premières formes de secours mutuels et d’associations et entreprises coopératives. Ensuite, elle va continuer de se développer et prendra forme avec une législation qui n’a de cesse d’évoluer. C’est un mode de production en continuel renouvellement – et dont l’intérêt est capital aujourd’hui.
Elle désigne, selon le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, « un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations. Leur fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale ». En d’autres termes, c’est un mode de fonctionnement et de production respectant un ensemble de valeurs humaines, solidaires et sociales. Ce fonctionnement économique encourage les entreprises qui « adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs ». Donc l’accent n’est pas mis sur la rentabilité et l’enrichissement, mais sur une juste rétribution et un respect de l’humain.
Le commerce équitable, qu’est-ce que c’est ?
Quel est le lien entre commerce équitable et Économie sociale et solidaire ? Des critères sociaux, économiques et environnementaux. Le commerce équitable reprend les valeurs de l’ESS en plaçant l’humain au cœur de l’économie, et en donnant de l’importance à une juste rétribution. Le développement durable en est la ligne directrice. Ainsi, chaque produit y appartenant doit répondre à des exigences en matière de respect de la planète et des personnes impliquées à chaque étape de la production. Chaque lien entre producteur et revendeur est fait sur le long terme. Cette relation assure une rémunération équitable, sans but d’enrichissement. Le commerce équitable vise également à informer les acheteurs en les éduquant et sensibilisant aux valeurs prônées. Et les acteurs de cette forme économique cherchent à, globalement, soutenir tous les projets de développement de cette filière.
Ce sont des produits pour lesquels la qualité, la transparence et la provenance sont assurées. Pour répondre à ces principes, les produits du commerce équitable sont labellisés par la Commission Nationale du Commerce Équitable. Cela permet de mieux les identifier et créer un rapport consommateur/producteur. FairTrade Max Havelaar, World traid organization, Producteurs Paysans… Tous en font partie.
Une alternative qui fonctionne
Selon l’Observatoire du commerce équitable, en 2021, le commerce équitable atteignait plus de 2 milliards d’euros de ventes aux consommateurs. Ce sont des milliers de bénévoles concernés, des dizaines de Pays engagés, des relations entre Pays du Nord et du Sud favorisées, des milliers de coopératives et boutiques… L’entrée du commerce équitable dans la grande distribution permet son accessibilité et se popularise facilement.
Une limite ?
L’apparition de ces produits en grande surface permet certes d’atteindre plus de consommateurs. Néanmoins, la face militante et sensibilisante, combative et dénonciatrice du capitalisme s’essouffle. La vente de ces produits dans des lieux de grande consommation ne permet pas un changement dans les modes de production et de consommation. Les consommateurs consomment ces produits autant que d’autres et ne consomment donc pas mieux. C’est pourquoi des filières associatives, comme Artisan du Monde, s’opposent à ces formes en préconisant une filière spécialisée. Ici ce sont des coopératives et petits producteurs qui sont mis en avant. Ils ont une fervente opposition au capitalisme, et de ce fait, à la grande distribution.
Ce mouvement est opposé au système en place et prône le commerce équitable comme une façon de s’inscrire dans le développement durable et le respect de l’Humain. Cependant, vendus dans des magasins associatifs et des coopératives, ces produits atteignent peu de personnes et sont bien mois répandus.
Ces deux manières de pratiquer le commerce équitable, qui s’opposent dans la forme, permettent tout de même du changement. Chacune met en avant des valeurs nécessaires pour l’évolution de notre consommation et pour freiner l’épuisement des ressources. Il paraît ainsi bon de consommer de ces deux démarches pour permettre une accessibilité, et une prise de conscience des enjeux qui nous entourent.
Sources : economie.gouv.fr │ essentiel-sante-magazine.fr