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La situation à Mayotte : le cri d’une révolte étouffée

La situation à Mayotte s’aggrave, pourtant les médias n’en parlent pas. Zoom sur la situation actuelle de ce pays…

Un flou médiatique

“Un silence assourdissant” c’est ce que déplorent les auditeurs de France Info face au manque cruel d’informations sur la situation à Mayotte, département et région d’outre-mer situé dans l’océan Indien. La distance entre l’hexagone et cette dernière est-elle la raison de ce flou médiatique ?

Si en allumant les radios, en novembre 2022, on peut entendre des bribes d’informations décousues sur les violences mahoraises, c’est pourtant en février 2018 que des mesures sont prises à l’égard des agressivités récurrentes.

Cependant, nul changement n’est visible sur l’île.

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Le début des violences

Dans la capitale de Mayotte, Mamoudzou, le 12 novembre 2022, c’est un jeune homme de 20 ans qui est touché. En scooter, il est assassiné à coups de machette par une bande rivale. Des regroupements se sont organisés suivis d’affrontements et d’autres assassinats. Par exemple, un automobiliste a été poignardé à Mtsapéré Bonovo, un quartier de Mamoudzou. Mais malheureusement, ces scènes de violence sans nom se sont répétées, entre affrontements de bandes rivales et assassinats. Les jeunes, dont certains âgés de 13 ans, ont semé la terreur dans tout Mamoudzou. Ils s’en prennent à des groupes d’individus innocents, tels que des bus scolaires remplis d’élèves, le mercredi 16 novembre à Majicavo. Certains lycées sont dans l’obligation de fermer jusqu’à ce que la situation revienne à la normale.

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Un appel à l’aide difficilement entendu

Il est vrai que la passivité de l’Élysée révolte les autorités mahoraises qui s’inquiètent d’une escalade de la violence, menant certains parents, à déjà, vouloir prendre les armes.

Le 21 novembre a lieu l’Association des maires de France, l’occasion pour les élus mahorais de prendre la parole. Estelle Youssouffa, députée du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, a su se faire entendre face à la situation alarmante : “Cette nuit, plusieurs maisons et entreprises ont été incendiées, dans l’indifférence générale. Ce qui est le plus difficile à vivre pour nous, c’est la solitude qu’on subit. Et cette terreur dure depuis des années. Quand on découpe des gens en morceaux, et qu’on laisse les morceaux sur la route, c’est du terrorisme. Quand le procureur ne fait pas appel aux motifs d’actes de barbarie, on se demande où est la justice.”.

Ainsi, cet appel à l’aide aboutit à l’envoi, sous l’ordre de Gérald Darmanin, de dix policiers du Raid. Arrivé sur place, mardi 22 novembre, le Raid fait face à des bandes de jeunes torses et pieds nus. Ils se battent à coup de pierres et de machettes.

L’explication d’une telle violence

Si les jeunes pacifistes peuvent comprendre les revendications des bandes rebelles, à savoir une rébellion face aux forces de l’ordre de l’île qui les a délaissés, ils souhaitent tout de même retourner en cours et reprendre leurs activités.

Une grande majorité des jeunes sont entraînés dans cette violence puisqu’il s’agit en effet, pour la plupart, de migrants clandestins de l’archipel des Comores qui se retrouvent isolés sans parents. Ils grandissent dans un culte de la violence entretenu par des chefs de quartiers.

Ce sont des actes d’une violence inouïe entre des jeunes adolescents révoltés.

La situation en décembre

Le départ du Raid s’est effectué lundi 5 décembre, au désespoir de la population qui souhaitait que les forces de l’ordre restent “jusqu’à ce que la République reprenne ses droits”.

Si la situation semble s’être calmée, beaucoup l’expliquent par le début des vacances scolaires, samedi 10 décembre. Gérald Darmanin s’est rendu à Mayotte, fin décembre, pour rendre compte de l’évolution de la situation.

Sources : francetvinfo.fr │ 20minutes.fr │ publicsenat.fr │ lepoint.fr │ la-croix.com │ rfi.fr │ europe1.fr

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