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Ici commence l’océan #4 : S’alimenter, autrement !

« Ici commence l’océan » est une suite de plusieurs articles sur l’état actuel de notre planète et des solutions concrètes pour changer nos habitudes.

Après trois premiers épisodes de « Ici commence l’océan », articles permettant de dresser le bilan de la situation planétaire et d’évoquer les sept grands champs d’impacts de l’activité humaine, il est grand temps d’observer comment agir. Aujourd’hui, faisons ensemble un gros plan sur le premier de ces domaines d’action (et non des moindres), l’alimentation. Selon la WWF (World Wide Fundation for Nature), de nos jours, « 70 à 80 % de la déforestation dans le monde provient de la production agricole » telle que menée actuellement et « 90 % des stocks de poissons sont surexploités ou pleinement exploités ». Que nous faut-il de plus pour se décider à changer notre assiette et s’alimenter autrement ?

55  % de la biocapacité planétaire utilisée pour nourrir l’humanité

Car, les chiffres sont accablants ! Notre gestion de la production alimentaire est une des grandes causes des maux de notre planète. La production de nourriture ; dont la viande bien sûr, mais aussi les céréales, produits laitiers en tous genres, fruits et légumes, etc. ; laisse une empreinte écologique considérable et délétère sur notre écosystème. Au total aujourd’hui, selon le rapport Global Foodprint Network, 55 % de la biocapacité (NDLR. capacité à générer une offre continue en ressources renouvelables et à absorber les déchets de leur consommation) planétaire est utilisée pour nourrir l’humanité. C’est bien trop. L’urgence à changer nos modes de production et de consommation de nourriture est devenue évidence. Mais comment faire ? Par où commencer ?

Un système à repenser à la source

Par le commencement, aurait-on envie de dire… Car tout le système de production est à repenser dès la source. 70 % de nos ressources en eau douce sont utilisées pour l’agriculture alors que certains humains peinent à accéder à l’eau douce potable. Certaines populations souffrent d’obésité (plus d’un milliard de personnes dans le monde selon l’OMS), tandis que d’autres ne mangent pas à leur faim. On surproduit d’un côté, on gaspille de l’autre, et au centre, on dégrade les terres. 52 % des terres agricoles mondiales sont dégradées, estime le rapport Farming with biodiversity. Si ce constat découle grandement des choix faits par l’industrie agroalimentaire, nos décisions en matière de consommation en sont aussi indubitablement responsables. Nous pouvons agir à notre niveau.

S’alimenter : vers un régime alimentaire flexitarien

Tout d’abord, en s’alimentant autrement ! Oui, mais comment ? En adoptant un régime alimentaire plus responsable et, d’ailleurs, également plus sain pour notre santé. Et ce choix serait profitable à notre planète Terre. On estime au niveau mondial, selon le WWF, que l’adoption d’un régime alimentaire plus sain permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 30 % et la disparition de la faune sauvage de 46 %. La même source indique qu’une alimentation flexitarienne permettrait de faire réduire l’empreinte carbone de nos repas entre 38 et 51 % (sur l’empreinte carbone moyenne d’un Français). Comment devient-on flexitarien ? Flexitarien est un régime alimentaire dont la base est végétarienne, mais qui autorise une consommation occasionnelle de chair animale.

Moins de protéines animales, davantage de céréales et de légumineuses

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La définition l’explique clairement, ni carnivore ni totalement végétarien non plus, le flexitarien mange de tout, mais moins de protéines animales et davantage de céréales, légumineuses et produits de saison. Ça vous tente ? Cela tombe bien, c’est on ne peut plus simple : trois jours sans viande par semaine, le poisson uniquement deux fois par semaine, plus de fruits et légumes cultivés à proximité de chez vous et de saison bien sûr, plus de légumineuses (pois chiche, lentilles…) et de céréales. Last but not least : moins (ou plus du tout, c’est encore mieux) de produits transformés et une cuisine maison. De quoi éviter les carences et limiter notre empreinte carbone sur notre terre nourricière.

La liste de courses pour lutter contre le gaspillage alimentaire

Mais notre champ d’action est encore plus large. Outre s’alimenter différemment, une piste est aussi celle de la limitation du gaspillage. Les légumes achetés, mais pourris avant d’être cuisinés… Les yaourts achetés en lots, car moins chers, mais à la DLC trop courte… Nous jetons tous, trop. Les chiffres ici encore sont accablants. Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) : 931 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année, quantité responsable de 8 à 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Une solution simple : acheter en regard de ses besoins, sans achats compulsifs. Pour cela, la liste de courses est une bonne solution.

S’alimenter local et de saison

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L’empreinte déraisonnable de notre alimentation sur la planète vient aussi du fait que nous avons été bercés au rythme de la mondialisation et de la consommation de produits nés à l’autre bout du monde. Aujourd’hui, il est une évidence que consommer des avocats, notamment toute l’année, est un non-sens en la matière. Pour consommer responsable, achetez des produits locaux et de saison pour réduire les kilomètres entre eux et votre assiette.

Se diriger vers des modes de production agroécologiques

Enfin, la production alimentaire a mis à mal notre biodiversité. On estime que depuis 1980, entre 560 et 620 millions d’oiseaux ont disparu en Europe (source : revue Ecology and Evolution), et cela en grande partie à cause de l’usage des pesticides et des monocultures. Ainsi, faire le choix d’aliments produits selon des procédés agroécologiques, c’est-à-dire une agriculture utilisant des méthodes de production respectueuses de l’environnement, est une façon de contribuer à la protection de notre planète.

On le voit, les choix pour s’alimenter correctement sont simples, les actions concrètes, et pas forcément onéreuses. Agissons. C’est aussi sur notre liste de courses, dans notre chariot, au cœur de notre assiette que commence l’océan.

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